Mars 2025 – Pascal : Le chemin

Témoignage de Pascal, qui nous partage comment  « chaque erreur constitue une riche expérience qui me fait progresser » –  Merci Pascal 🙏

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2016 /2025

Septembre 2016, j’ai 58 ans, le burn-out explose, je suis viré de mon job de cadre supérieur en 10 minutes. Ma raison d’être, mon marqueur social, ma réussite, mes certitudes éclatent comme une bulle de savon. Je suis en apesanteur, paumé. Mon couple vole en éclat.

En errance dans la rue, un logo du yin et du yang, un nom Estelle Joguet, une psychologue – psychothérapeute. Pourquoi pas ? Le premier rendez-vous est pris.

Le premier pas d’un long cheminement vers une personne que je ne connais pas : moi-même…

Les tous premiers rendez-vous me sont compliqués, je lutte pour ne pas être accessible, pour garder la main. Pour refouler ces flots d’émotions qui me serrent la gorge. Somme toute, je sais pourquoi je suis là, juste pour une grosse déprime. Mais que cherche Estelle ? Pourquoi suis-je dérouté à chaque fois ?

Alors, je comprends qu’il ne s’agit pas d’une confrontation mais d’un pas de deux pour travailler la / les causes et non le symptôme. Et là, ça pique. Il faut oser regarder son for intérieur pour pouvoir exposer ce qui est enfoui depuis des années avec tant d’application.

Il faut que j’accepte de me remette en question, que j’accepte mes émotions pour les laisser vivre, que j’accepte que l’autre puisse penser autrement.

A chaque séance, une couche soulevée, parfois retirée. Entre chaque séance, beaucoup de travail personnel, de lectures, de recherches, d’introspection pour comprendre ce qui s’est révélé, ce dont je voudrais parler, apporter aussi mes convictions. Bien sûr la séance ne prenait pas la tournure que j’avais initialement décidée. Il m’a fallu comprendre que ce pas de deux était un pas de deux guidé par ma thérapeute. Je n’étais pas le patron.

Ainsi pas à pas, Estelle a placé des mots sur mes maux, m’a aidé à poser mon égo à sa juste place.

Petit à petit, mes émotions s’exprimaient.

Puis, il y eu ce train que je me suis pris en pleine face quand, à la fin de tests que j’avais accepté de réaliser, j’ai découvert que j’avais un HPI (haut potentiel intellectuel).

A 60 ans, c’est compliqué. Je suis resté enfermé pendant deux semaines à digérer ma vie. A comprendre ce syndrome de l’imposteur, mon irritation lorsque l’autre ne comprend pas ce qui me parait si simple. Avoir l’impression d’être un martien en société. A me demander comment j’allais vivre le reste de mon existence ?

Les choses se sont misent à leur plus juste place possible à force de séances, de travail personnel. Bien sûr avec des rechutes, des pas en arrière.

A force de travail et de séances sur une autre perception de moi-même, j’ai découvert et admis ma spiritualité, la méditation, l’importance de l’instant présent, j’ai changé mes paradigmes pour être le plus possible en paix avec moi-même et les autres.

Il m’a fallu accepter et reconnaitre ces parts de moi-même que je ne voyais plus. Vivre avec, y être attentif et continuer à ôter ces couches de blindage pourtant si confortables. Ouvrir mon cœur plutôt que d’écouter mon égo. Et souvent, trois pas en avant, un ou deux en arrière, mais toujours un ou deux pas de gagnés. Des galères, des moments heureux, la vie en quelque sorte.

Puis un jour, le dessin revient après 40 années de silence.  La peinture prend le pas, tout d’abord avec l’aquarelle, ce mélange d’eau et de pigments avec qui il faut composer, admettre qu’à la fin ces deux éléments décident du résultat.  Comprendre que ne pas les maîtriser totalement ne constitue pas une faute sanctionnable. Très rapidement, les cours me barbent, je veux découvrir, comprendre par moi-même.

Il y a deux ans, la commande d’un tableau sur toile de grand format me fait entrer dans un domaine que je n’appréhende pas du tout. Le doute et la crainte de l’échec passé, je me lance. Depuis, je n’arrête plus de peindre, d’explorer, de découvrir.

Chaque erreur constitue une riche expérience qui me fait progresser.

Aujourd’hui, les expositions s’enchainent, que ce soit en salon ou en galerie d’art.

Je vends mes œuvres, qui l’eut cru ?

Bien sûr, le syndrome de l’usurpateur vient me titiller régulièrement. Bien sûr, mon ego vient frapper à la porte. Je sais aussi que chaque peinture, quelle soit figurative ou abstraite, se nourrit de mes émotions, que celles-ci exprimées se dépose sur le papier ou la toile.   Je n’en suis pas fier, j’en suis heureux.

Par moments, je regrette que cet accès à l’expression artistique ait pris sa place si tardivement. Alors, je me dis que le chemin parcouru lors de ma première vie devait l’être, qu’aujourd’hui je comprends le sens de mon nouveau chemin, que je suis assez bien équipé pour le parcourir en conscience.

A la relecture, je constate que j’emploie souvent le pronom « je »… mine de rien, c’est un grand progrès :

Avant, pour parler de moi j’employais « tu » ma façon de ne pas impliquer mon for intérieur.

 

Peintures par Pascal – Page Facebook : Larguer les Âmes-Art : https://www.facebook.com/people/Larguer-les-%C3%82mes-Art/100077578096847/

Compétences

Posté le

24 mars 2025

2 Commentaires

  1. Maurice Van Malleghem

    Magnifique témoignage, tellement éclairant, tellement sincère. Bravo à Pascal.
    Merci Estelle.

    Réponse
    • Estelle Joguet

      Bonjour Maurice,
      Merci beaucoup pour votre retour, je vais transmettre à Pascal.
      J’espère que vous allez bien.
      Bien à vous, Estelle Joguet

      Réponse

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