Témoignage touchant de Mélanie, qui nous partage la façon dont s’autoriser à « jeter un regard dans le rétroviseur » de nos ressources peut nous permettre de trouver son « équilibre instant après instant pour poursuivre [son] chemin » – Merci Mélanie 🙏
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J’écris ces lignes, à quelques jours de mon anniversaire. Je vais avoir 35ans.
L’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur… (depuis ici et maintenant, avec la réalité de l’instant.)
Etant enfant, je suis “la petite fille sage”, (aussi bien à la maison, qu’à l’école), “bonne élève”, “discrète”, “serviable”, “petite fille joyeuse mais très réservée”, “ordonnée”… je grandis avec toutes ces étiquettes vues comme “positives”… le fameux syndrome de “la petite fille parfaite”.
Ces étiquettes auxquelles je colle du mieux que je peux…
Du fait de me mettre en couple jeune, à 15ans, jusqu’au choix de mes études, la comptabilité (quelle idée me direz-vous ?!), il y a des débouchés, c’est accessible j’en ai les capacités, un DUT, puis une licence professionnelle me permettent de ne pas devoir passer de concours, c’est un contrôle continu…
Aucun risque de ne plus coller à mes petites étiquettes…
Qui serai-je sinon ?
Une route toute tracée…
Une vie professionnelle bien rangée, je suis en CDI dans un cabinet comptable.
Une vie personnelle également, l’achat d’une maison puis un projet bébé.
Ma fille est née en 2015, et j’ai 25ans.
Et puis, la vie … une suite d’évènements, de difficultés professionnelles, dans le couple, un mal être profond… je déclenche une maladie auto-immune, je prends conscience que je suis en dépression…
Je commence une thérapie.
En 2018, je me sépare du père de ma fille, je vends notre maison, j’emménage seule avec elle, je suis en arrêt maladie, et je sais assez vite que je ne remettrai pas un pied dans ce cabinet.
Je finis par signer une rupture conventionnelle, je suis au chômage pendant plusieurs mois.
Sentiment d’échec à ce moment-là, j’ai un peu moins de 30ans et je recommence tout à 0.
Je me sens comme accidentée, j’ai quitté la route toute tracée sans le vouloir.
Il est clair que c’est une période vraiment difficile pour moi et douloureuse…mais je n’ai aucun regret de l’avoir vécue, parce que ces expériences passées font une partie de celle que je suis aujourd’hui.
Durant cette période difficile, je recherche d’abord des aides extérieures, j’ai continué ma thérapie, j’ai fait un bilan de compétences, j’ai expérimenté la méditation de pleine conscience, j’ai consulté ostéopathe, naturopathe, énergéticienne, accompagnante sociale, j’ai testé le yoga…
J’aime dire que quelques-unes de ces personnes ont été des petites lumières sur mon chemin, que je percevais bien sombre et sinueux à cette époque.
Et étape par étape, petit pas par petit pas, j’ai appris à prendre soin de moi, très progressivement, je ne savais pas forcément comment m’y prendre, j’y allais à tâtons, j’ai pris mon temps… (non sans frustrations de ne pas aller assez vite à mon goût parfois, ou pire de rétrograder par moment).
Et j’ai retrouvé petit à petit un peu d’énergie, j’ai découvert l’envie, la curiosité, le goût, et l’autonomie, petit à petit également, dans tout cela.
Mon bilan de compétences et mes recherches m’amènent à découvrir la sophrologie. Je rencontre une sophrologue, cette rencontre marque un tournant professionnel pour moi.
Je sors de ce rendez-vous avec cette évidence… c’est ça!
Et j’ose!
Je me lance dans l’expérience, dans l’aventure!
Je m’engage dans une formation, de deux ans, à l’Institut de Sophrologie Humaniste de Lille. (Formation dont je suis sortie certifiée, en juin 2024, je suis sophrologue humaniste, et fière de moi).
Un nouveau chemin s’est ouvert devant moi…
Tout a fait sens dans cette formation, des apprentissages, des rencontres, et même des valeurs que j’y trouve.
Le lien entre le corps et l’esprit, la dimension de l’accompagnement de la personne dans sa globalité, l’approche humaniste, la dimension existentielle…
Cette formation était expérientielle. Elle fût intense pour moi.
Notamment un stage, qui m’a été un élément essentiel, cette mise en pratique professionnelle m’a poussée à me mettre au travail et à vivre l’expérience, à apprendre de moi-même.
La pratique de la sophrologie vient compléter le cheminement que j’ai commencé et que je continue, dans le cadre de ma thérapie accompagnée par Estelle.
Entre autres,
J’ai appris en vivant l’expérience…
Et j’ai pris conscience que le regard que je porte sur l’Expérience, (pendant et après celle-ci) est également essentiel.
Cela m’a ainsi permis de porter un nouveau regard sur mes expériences passées, de réajuster mon regard sur mon présent, et de porter un regard sur mon futur.
Un nouveau regard sur celle que je suis aujourd’hui, et qui se renouvelle chaque jour…
J’ai pris confiance en moi, j’ai conscience de mes capacités et de mes ressources.
Alors, aujourd’hui, je sais que je rencontrerai des obstacles sur ma route, que peut-être je percevrais des montagnes se dresser devant moi ou au loin, que je pourrais être fatiguée sur le chemin, douter ou me tromper de direction…ou que sais-je…
mais en m’autorisant simplement à jeter un regard dans le rétroviseur, je me rappellerai que je suis capable de faire face, capable d’ajuster ce qui a besoin d’être ajusté (ma place, ma posture, ma direction…), de demander de l’aide si nécessaire pour me guider,
et ainsi trouver mon équilibre instant après instant pour poursuivre mon chemin.
« Quand nous touchons notre souffrance en pleine conscience, nous commençons à la transformer. » Thich Naht Hanh
« Si vous vivez un moment difficile. Ne blâmez pas la vie. Vous êtes juste en train de devenir plus fort » Gandhi.
Photo prise par Mélanie
Ah Dieu que votre témoignage fait du bien. Merci pour avoir su nous dire tout ce que vous avez dit, avec sincérité et pudeur.
Vous serez assurément une super sophrologue.
Maurice
Bonjour Maurice,
Merci beaucoup pour votre commentaire, je vais le partager avec Mélanie.
Bien à vous, Estelle Joguet