Avril 2024 – Quiterie : Voler de ses propres ailes

Témoignages de Quiterie, poésies vers l’autonomie personnelle  : « J’ai appris à voler de mes propres ailes. Je n’ai plus besoin que de moi-même » et « J’ai rompu avec ma psy. » – Merci Quiterie 🙏

———————————–

 

VOLER DE SES PROPRES AILES

Petite, j’étais collée aux jupons de ma mère.
Peut-être avait-elle du mal à me laisser m’envoler.
Sûrement, avais-je du mal à me détacher.

Le monde m’a toujours fait peur.
Peur de m’écraser, peur de me tromper, peur d’avancer.

Pendant longtemps, j’ai eu besoin d’un autre pour me trouver.
Je ne savais pas qui j’étais.

En grandissant, mes peurs se sont accentuées.
Tel un monstre dans mon ombre, elles me suivaient dans tous mes progrès.
J’ai cru, profondément, que jamais je n’arriverais à m’extirper de ces pensées.
Celles qui ont envahi toutes mes avancées.

L’anxiété est alors devenue ma normalité.
J’ai appris à l’écouter.
A faire avec elle et ses mauvais côtés.

Comme une amie, elle guidait chacun de mes pas vers un futur flou et incertain.
J’avais besoin d’aide pour à peu près toutes les petites choses du quotidien.
J’avais peur de m’aventurer vers l’inconnu.
Peur de l’inattendu.

Je me suis accrochée à tous ceux qui paraissaient savoir où ils allaient.
Peut-être sauraient-ils me dire vers où me diriger.

J’ai la sensation de m’être débattue pendant des années.
Mais quelque chose au fond de mon être désirait s’évader.

Voler de mes propres ailes.
Dénicher mon essentiel.

Un jour, j’ai décidé d’arrêter de me battre contre moi-même.
D’embrasser mon naturel pour apprendre à aimer mes extrêmes.

Je me suis cherchée en arrêtant de me ruiner.
J’ai déconstruit pour reconstruire.
Arrêté de courir pour me laisser découvrir.

C’est quelque part au fond de mes limbes que j’ai aperçu une lumière scintiller.
Le temps a été mon allié dans cette épopée de fouilles effrénée.

Les années ont passé, malgré les galères répétées.
Je suis tombée puis je me suis relevée.

J’ai appris à tracer ma route par mes propres moyens.
Même si les larmes ont coulées sans s’arrêter.
Elles ont créé un océan rempli de doutes qui sont miens.

Et pourtant, j’ai gagné cette bataille.
Quelque part, j’ai guéri en trouvant mes failles.

Aujourd’hui, je compte sur mes résiliences pour faire face à l’impuissance.
J’ai confiance en mes capacités pour survivre à la dureté de l’indépendance.
J’ai toujours peur.

Chaque jour est un effort.
Chaque combat est une fin.

Mes pleurs supportent mes torts.
Mes peurs me font mal au corps.

Mais parfois, je regarde en arrière.
Vers les frontières que j’ai posé dans mon univers.
J’y vois toutes les victoires éphémères qui deviennent à présent mon atmosphère.

Alors seulement la peur devient poussière.
Une voix lointaine qui ne dessine plus mon itinéraire.

J’ai appris à voler de mes propres ailes.
Je n’ai plus besoin que de moi-même

 

Quiterie Maucotel

Retrouvez Quiterie et son exposition virtuelle en suivant le lien : https://expositionanomalie.wixsite.com/123etc

Et son Instagram : https://www.instagram.com/anomalie_art

 

 

HIER, J’AI ROMPU AVEC MA PSY

Ecrit le 10/06/2023 – à Bruxelles

 

Il y a quatre ans, j’ai commencé une thérapie.
Quand je l’ai rencontrée, elle, remplie d’empathie,
j’ai cru qu’elle m’accompagnerait dans tous les
moments de ma vie, jusqu’à l’infini.

J’ai pensé que moi,
je ne m’en sortirai pas.
Pas sans l’aide de personnes averties,
ébahies par la vie.

C’est comme si les blessures étaient trop profondes.
Comme si les entraves avaient saccagés
tout mon monde.
Là dedans, j’ai cru que le chaos règnerait,
jusqu’à toujours ou à jamais.

Quand soudain la lumière apparut,
telle une déesse inconnue.
Lentement, elle a apprivoisé toutes mes ombres,
Sans jamais en compter le nombre.

Parce que peu importe la pénombre.

Hier, j’ai décidé de me choisir.
De sauter vers l’avenir,
dans un élan de tendresse et de désir.

Mourir.

Mourir c’est une envie qui m’a souvent habitée.
Le vide m’a longtemps côtoyé.
Vide de sens,
l’univers m’a paru rempli de souffrances.

Je m’en remet alors aujourd’hui à l’expérience.
Puisqu’après toutes les brisures,
il y a le reste d’une existence.
Puisqu’avec la connaissance, la conscience,
et la confiance, il ne reste plus qu’un temps pour la renaissance.

Hier j’ai « rompu » avec ma psy.

Je lui ai dit merci.
Merci pour l’envie,
les sourires et la magie.

Ensemble nous avons construit une poésie.
Ecrit les vers de ma vie.

Je me sens prête.
Prête à apparaître.
A faire face à mon âme imparfaite,
pour pouvoir renaître.

Alors à demain.

A demain pour découvrir tous les nouveaux matins,
qu’ils soient doux, dramatiques ou incertains.

Parce qu’aujourd’hui est aussi un lendemain.
Et parce que les prochains deviendront les souvenirs de mon destin.

 

Quiterie Maucotel

Illustration par Quiterie

Compétences

Posté le

1 avril 2024

Poster le commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *