Témoignage concret et riche en exemples de Guillaume, qui nous partage ses changements de positionnement afin d’« essayer d’accepter ce qui ne peut être changé, et (…) savoir reconnaître ce qui peut l’être » – Merci Guillaume🙏
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Jamais je n’aurais pensé écrire sur un tel sujet, tout simplement parce que jamais je n’aurais pensé que je puisse en être capable.
Je suis une personne qui a toujours eu une vision très binaire des choses, tout était simplement catégorisé en : C’est bien, ou c’est mal.
Mon besoin de justice était immense, à tel point que je souhaitais réduire à néant les injustices, j’aidais les autres sans qu’ils ne me le demandent, en pensant donc bien faire… et le rendu était souvent négatif, on me répondait : « Mais je ne t’ai rien demandé », je ne comprenais pas pourquoi on m’en voulait d’aider, alors qu’aider c’est bien … logiquement !
Il faut dire ce qui est : Je me suis retrouvé dans de mauvaises situations avec cette vision très binaire. Une journée agréable pouvait être ruinée en un instant parce qu’il n’y a pas la place au neutre ou pour les nuances. Une chose désagréable étant négative, la journée devenait négative !
J’ai dû remettre en question ce mode de pensée, je voulais faire changer des choses qui ne peuvent l’être : Le passé, les autres et je me suis rendu compte que ça me faisait plus de mal que de bien…
Il m’aura fallu plusieurs choses pour y parvenir :
-Du temps, et de la patience, pour cheminer et mieux me comprendre.
-Des diagnostics posés, pour avoir une base de travail, avec certitude, et donc avancer avec moins d’angoisse.
-Des accompagnements adaptés, pour être guidé.
-Des remises en question, et une prise de distance par rapport à moi-même pour éviter de m’empêtrer dans la négativité.
Je ne dis pas que, par miracle, maintenant, je suis la personne la plus sereine du monde, et que j’accepte absolument tout. Mais il y a de profondes avancées !
Ce qui me parle le plus, ce sont les exemples alors je vais me permettre d’en donner quelques uns :
-Avant, on me reprochait beaucoup d’être lent, et je le prenais très à coeur parce que dans les faits, je suis vraiment lent mais je n’arrive pas à aller aussi vite que les autres même en y mettant toute ma motivation.
Désormais, je préfère adopter un autre positionnement :
J’accepte le fait que je sois lent (indéniable selon moi) mais je l’assimile à quelque chose de positif. Je suis lent, mais je suis aussi méthodique et précis.
Cela me permet de casser le cheminement négatif, et d’éviter l’auto-flagellation.
-J’avais énormément de mal à accepter mon passé, notamment parce qu’il est arrivé des choses injustes. Maintenant, j’essaie de voir les choses d’un point de vue logique :
Le passé est derrière moi. Refuser de l’accepter, c’est m’imposer de vivre dans le passé et d’en subir les conséquences.
Je vis donc davantage dans l’instant présent. Et quand je commence à me remémorer du passé, je me rappelle que ce sont des choses qui sont terminées. Aussi, pour certaines choses, je me dis que j’ai réussi malgré tout à me sortir de cette situation alors que ce n’était pas gagné.
-J’ai toujours eu du mal avec les mauvaises actions, je dirai que j’adoptais une version un peu trop utopique de la vie : Je me disais « Si tout le monde est gentil, le monde n’en serait que meilleur ! »
Dans les faits, c’est juste : si tout le monde était gentil, le monde s’en porterait mieux. Mais cela avait surtout pour effet de me sentir désemparé lorsque quelqu’un agissait d’une façon que je n’approuvais pas.
Ça a été un gros travail de compréhension des différentes morales : Je peux trouver que des choses sont bien, tandis que d’autres personnes les trouveraient mal, et l’inverse est également possible.
C’est donc un travail d’acceptation : nous sommes tous différents, avec des valeurs et des morales différentes. Il faut donc accepter qu’on aient tous des schémas de pensées différents.
Pendant longtemps, je me suis trompé : Je pensais qu’il était « trop tard » pour moi et que je devais absolument m’occuper des autres pour que ma vie ait un sens.
En vérité, il n’est jamais trop tard pour apprendre, pour se connaître, pour comprendre nos propres limites…
Une mauvaise situation n’est pas gravée dans la roche, tout peut finir par évoluer.
J’ai également compris que j’avais besoin de mettre en place mes propres outils :
Avant, par exemple, jamais je n’aurais fait de pause sociale. Je me sentais obligé de parler aux autres, même si c’était épuisant pour moi, parce qu’il fallait absolument « préserver le lien ». Maintenant, je m’octroie des pauses si j’en ressens le besoin : Je préviens et je me retrouve dans ma bulle où je me sens bien.
Pour l’anxiété, j’ai mis en place divers outils, et réalisé plusieurs tests également, et voilà une chose que je pensais ne pas pouvoir changer : Je pensais être condamné à être éternellement anxieux… Force est de constater qu’elle a été considérablement réduite !
Je sais que je ne peux pas m’empêcher de penser au pire dans une situation par exemple, donc j’ai trouvé une parade :
Pour les études par exemple, la pire chose qui puisse arriver au final, c’est de louper les examens, il faut donc se poser la question : Quelles sont les solutions à cette situation ?
Et là tout de suite, on y voit plus clair, on dédramatise, au pire, on peut repasser ses examens et valider ce qui ne l’a pas été !
Je m’efforce aussi de faire des choses qui ne sont pas plaisantes, puisque je remarque qu’en esquivant les choses difficiles, elles sont de plus en plus difficiles.
Concrètement, je pourrais faire mes courses en drive, ce serait aidant ! Mais si je le faisais, je deviendrai à terme incapable de faire mes courses normalement.
Je dirai donc qu’il faut essayer d’accepter ce qui ne peut être changé, et pour cela il faut aussi savoir reconnaître ce qui peut l’être. Il faut donc avoir un recul sur nous-mêmes, reconnaître nos forces sans trop nous valoriser, et reconnaître nos faiblesses sans trop nous dévaloriser.
Nous avons le droit d’être comme on est, même si ce n’est pas la façon conventionnelle de le faire !
NB : Photo prise par Guillaume – La fleur Coeur de Marie
Magnifique témoignage, très inspirant, même pour un papy comme moi.
Merci beaucoup pour votre commentaire Maurice, je le transmets à la personne qui a écrit le témoignage.
J’espère que vous allez bien.
Bien à vous, Estelle Joguet
Merci pour ce témoignage
Je me retrouve dans certains passages. Cela m’a rassuré de lire que d’autres personnes ont le même cheminement de pensées et de voir comment eux le gère aussi. Merci beaucoup Estelle
. Au plaisir de vous revoir. Vois aussi vous m’avez apporté beaucoup de choses. Bien à vous. Mylène
Bonjour Mylène,
Merci beaucoup pour votre retour, qui me touche.
Je vais transmettre à Guillaume votre commentaire, merci à vous.
J’espère que vous allez bien.
Bien à vous, Estelle Joguet