Site icon Estelle Joguet – Psychologue

Méditer au soleil

Ce matin, en me réveillant, je jetai un coup d’œil au dehors, le soleil brillait dans le ciel. Cela faisait si longtemps que je ne l’avais pas vu, ici, dans le Nord… Je décidai de sauter joyeusement sur l’occasion, de me préparer un petit déjeuner vivant et de le déguster sur le petit coin de terrasse à l’arrière de la maison.

Une fois mes aliments savourés, je remerciai la Terre pour les délices qu’elle m’avait apporté. Et je m’installai en position méditative, dos droit, tête relevée, jambes croisées… en équilibre sur la vieille chaise qui avait quelque peu rouillé sous les averses et la pluie de ces dernières semaines. Je tournai mon visage vers la lumière chaleureuse et décidai de plier mes bras pour ouvrir mes mains au soleil, avec l’intention ferme de capter cette énergie solaire qui m’avait tant manquée ces derniers mois. Et je m’ouvrai à l’expérience de l’instant présent …

Mon expérience fut d’abord faite de souvenirs, sous forme d’images défilant lentement sur l’écran de mon esprit… l’image de ce petit chez-moi dans lequel j’avais vécu pendant quelques années, à Grenoble, un p’tit coin de paradis perdu derrière une grande maison, un studio tout en bois qui donnait sur un jardin luxuriant. C’est dans ce lieu que j’avais médité pour la première fois… La terrasse caillouteuse à l’extérieur m’avait souvent accueillie. Je me rappelai de toutes ces journées où le soleil avait brillé dans le ciel et où, quelle que soit la température, je m’étais installée sur ma chaise longue, pour boire un café ou lire un livre, ou tout simplement pour savourer un temps méditatif. Qu’il fut bon pour moi, ce matin, de me reconnecter à ce lieu qui m’avait vu maturer et grandir, qui m’avait nourri, qui m’avait donné du bonheur et des embûches à surmonter pour en tirer quelque enseignement.

Mon esprit divagua un peu, s’extirpant de l’instant présent pour partir dans ce passé avec une pointe de nostalgie. J’accueillis ces émois et ramenai mon attention à ici, là, maintenant, prenant conscience du va et vient de ma respiration. J’élargissais peu à peu mon attention aux sensations de mon corps, à la caresse du soleil sur mon visage, à ses rayons pénétrants qui apportaient leur chaleur jusque dans les plus petits recoins de mon être. Cette chaleur se mêla à un léger vent venant fouetter mon visage à sa guise et amenant ses sensations froides. Le contraste du chaud et du froid me fit frissonner. Dans l’environnement ambiant, se mêlaient pêle-mêle des bruits variés. Tout au long, un son continu comme un souffle… et puis, le bruissement des feuilles dans les arbres, les oiseaux et les poules chantant à tue-tête, le chien du voisin – grognon comme à son habitude – exprimant sa contrariété de ci de là. Habituellement, cela m’agace… là, je pris conscience des divers sons dans ces grognements colériques, de leur fluctuation, de leur timbre… la mélodie rouspéteuse devenant – certainement temporairement – un ensemble de sons qui s’ajoutaient à l’ambiance du moment. J’observais également les pensées que tous ces éléments suscitaient dans mon mental.

Et je restai un temps dans cette méditation, curieuse de ce qui se passait en moi et autour de moi.

Puis, je décidai de terminer, de revenir à ma journée… Je me sentis ressourcée de ces instants rien que pour moi, pendant lesquels le soleil était venu m’offrir sa chaleur, nourrir mon corps, mes sens et mon âme. J’éprouvai une joie presque enfantine – comme si j’avais dansé sous la lumière du soleil – et un sentiment de gratitude envers la Vie qui chaque jour me permet d’expérimenter de nouveaux instants.

En vous souhaitant à tous une journée ensoleillée, que ce soit par les rayons du soleil ou par cet élan de Vie que nous portons tous en nous.

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