Ce mois-ci, un témoignage atypique de mon ami Luc, qui nous rappelle et nous enseigne que « Si tu diffères de moi, loin de me nuire, tu m’enrichis » – Merci Luc de nous rappeler que derrière l’atypisme, peut se cacher une immense générosité 🙏
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Je m’appelle Luc, j’ai 58 ans, je suis malentendant et Autiste Haut-niveau. J’écris depuis mon enfance des lettres de correspondance, un journal de bord et des histoires. Je suis une munificence d’état-d’être malgré un parcours chaotique. La difficulté d’être, de paraître acceptée, d’être jugée, d’être discriminée et de survivre dans la différence et l’indifférence. Lorsque je suis arrivé en France en vacances pour rencontrer ma correspondance, puis l’obligation soudaine de trouver un emploi à la demande stricte de mon père, il a été difficile de m’adapter aux climats et aux exigences du travail dans des conditions d’insultes et brimades des collègues, de coup de pied de mon employeur au cours de mes 13 ans de carrière dans la première entreprise. J’ai choisi une hospitalisation en psychiatrie une période de récupération. Après Un mois de rétablissement, j’accepte un licenciement pour poste non aménagé. Je sillonne le CMP (Centre Médico psychologique) pendant 10 ans de psychiatrie ambulatoire et une thérapie avec parfois des changements d’infirmière en thérapie qui dépendent du CHAI (Centre Hospitalier Alpes Isère). Je rencontre un psychiatre libéral qui pratique la TCC (Thérapie Cognitive Comportementale), puis au bout d’un an, le psychiatre le Docteur Narang Philippe me pré-diagnostique un TED (Trouble Envahissant du développement) et une inscription sur la liste d’attente au CADIPA (Centre Alpin de Diagnostic Précoce de l’Autisme). Le CHAI décentralise un Centre Asperger dans la société civile afin de rendre accessible le diagnostic dans toute sa configuration. Ma curiosité dans mon questionnement de ma dépression va m’amener à explorer la psychiatrie, la psychologie, les conférences de l’invisible, les conférences de l’Autisme et enfin comme sujet de recherche à l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médical) de l’hôpital de Vinatier de Lyon. Depuis mon diagnostic à 49 ans au Centre Asperger de Grenoble, j’ai décidé de prendre la plume pour créer des écritures pour amener à sensibiliser, à s’interroger et porter un regard sur « On est comme on naît | On naît comme on est « . J’ai eu de la chance d’avoir séjourné en psychiatrie, cela a permis de prendre conscience de mon mal-être, de poser les bonnes questions sur ma boussole de cyclope. Les enchaînements de thérapie de mon mal-être, a permis après 10 ans de travail sur Soi, de remonter à la source de la maltraitance familiale en Martinique, de donner du sens de « Si tu diffères de moi, loin de me nuire, tu m’enrichis » à m’accepter pour survivre une différence de ne pas fonctionner comme une norme. Je suis normal avec mes difficultés et mes forces. J’ai commencé à créer des stratégies de survie en continuant à explorer le fond de mon mal-être pour relever mon bien-être ; une force et un talent. J’ai rencontré une psychologue pas comme les autres qui coordonne l’attention et l’écoute de mon schéma atypique. Je dois beaucoup à ma psychologue ; Madame Estelle Joguet, d’avoir été à mes côtés en fonction de sa disponibilité afin d’éviter de faire des bêtises. Bien avant de rencontrer la psychologue pas comme les autres à ses consultations, j’avais déjà tenté de me suicider deux fois. Mon travail professionnel en Carrosserie et peinture a été une traversée d’injustices, de souffre-douleur, d’imposture de trop bien faire pour créer des difficultés professionnelles et de rapport d’intégration, le perfectionnisme en question. Entre le caméléon et l’imposteur, je ne prêtais guère attention de prendre la place de personnes, je souhaitais apporter mon naturel d’être trop gentil et trop con « Bon et bête commencent par la lettre B« , une aide appelée envahisseur d’être trop en avance sur l’environnement et ses normes. Je pratique la course à pied depuis quarante ans qui a contribué à ma stratégie d’antidépresseurs et non exhaustive. J’ai commencé à explorer d’autres ressources inavouables : l’équitation, le bénévolat que je pratique depuis 20 ans, la randonnée, la marche et non exhaustive. J’adore me ressourcer en allant marcher dans la nature, car la faune et la flore me nourrissent d’énergie afin d’apprendre à me polariser par rapport à mes sensibilités sensorielles et affectives. L’environnement de mes ressources m’apporte à consolider mes stratégies innées de mes frustrations, mes épuisements et des agressions verbales. C’est très important pour réguler et régénérer mon état-d ‘être pour survivre et vivre ma différence et pourquoi pas la neurodiversité. Je partage une ou deux de mes écritures qui comptent une centaine d’écritures, qui parle de toute la diversité de nos fondamentaux.
« Réussir c’est aimer faire des choses que l’on ne sait pas faire« . J’aspire un être humain respectueux envers les autres et soi-même. Je ne suis pas parfait, j’ai travaillé ma solitude, mon errance affective grâce à l’animal en moi et autour de moi. L’être humain juge, mais les animaux ne jugent pas. Je remercie les chevaux de leurs différences et de leurs caractères de m’apprendre à réguler mes émotions pour monter sur leurs dos. Je partage mon coeur avec une copine pas comme les autres ; vÉnosc, un chat qui m’apporte une présence intemporelle. Merci de partager nos différences.
Filopon Luc
Samedi 09 novembre 2024
Photo prise par Luc
Je suis très heureux de partager avec la communauté, nos différences qui font la richesse authentique de la diversité de nos ressources colorées.
Merci Luc pour votre témoignage, que j’ai été heureuse de partager 🙂
Bien à vous, Estelle